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Chickadee Blue – Studio graphique

Comment préparer vos supports à imprimer ?

icône illustrée pour la création de supports imprimés

Dans cet article, je vous partage mes conseils pour bien préparer vos supports de communication destinés à l’impression. Vous y trouverez les bonnes pratiques à suivre pour concevoir vos fichiers vous-mêmes avant de le confier à un imprimeur. Mais si vous faites appel à un.e graphiste, vous comprendrez également mieux les enjeux de la création print et les choix graphiques que l’iel peut être amené.e à faire pour vous créer un support de qualité.

Vous pouvez écouter l'épisode correspondant de " Ciel, mon graphiste ! " :

Marges, traits de coupe et fonds perdus

Vos supports imprimés ne se préparent évidemment pas comme vos supports numériques, puisqu’il s’agit de deux usages bien distincts. L’impression repose aussi sur une technique qui va se refléter sur la conception du document.

Les marges et zones de sécurité autour de votre document

Le respect des marges est très important pour n’importe lequel de vos support imprimés. D’abord, pour des raisons esthétiques : un contenu placé trop près du bord d’un document donnera l’impression qu’il a été mal découpé. 

Ensuite, parce que cela va faciliter la lecture et la manipulation de votre support. En effet, il faut pouvoir le tenir dans les mains sans cacher le texte avec ses doigts. Les marges permettent aussi d’aérer le contenu de votre document et de le rendre plus attrayant à lire.

On parle aussi de zone tranquille pour l’impression. Il s’agit d’une zone qui fera tout le tour de votre document, et dans laquelle il est déconseillé de placer du contenu important au risque de le voir rogné au moment de la découpe finale du support chez l’imprimeur. Les petits décalages peuvent aussi intervenir à l’impression.

En cas de reliure, pour une brochure par exemple, il faut aussi penser aux marges internes (entre la page de gauche et celle de droite par exemple) pour laisser la place aux agrafes ou autres éléments scelleront vos pages entre elles. C’est la même chose si votre support comporte du pliage (pour un packaging, ou un dépliant).

Les fonds perdus et les traits de coupe

Il s’agit de paramétrages demandés par les imprimeurs pour préserver la qualité de votre support lors de son impression.

Les fonds perdus désignent un espace supplémentaire qui fait tout le tour du document à imprimer. En général, 3 à 5 mm voire plus en fonction de la taille de votre support.

Ainsi, quand on réalise une carte de visite standard de 85 x 55 mm, le fichier fourni à l’imprimeur doit en réalité mesurer 91 x 61 mm pour des fonds perdus tournants de 3 mm.

Les traits de coupe quand à eux servent de repères à l’imprimeur au moment de la découpe du fichier dans sa dimension finale, afin de supprimer les fonds perdus.

Mais alors, à quoi servent-ils ? Tout simplement à éviter des bordures inesthétiques si votre document comporte un aplat de couleur en fond ou une image traversant une page dans sa largeur. Si vous souhaitez qu’un élément graphique touche le bord de votre document, il faudra le faire dépasser de la zone tranquille jusqu’aux fonds perdus.

exemple de gabarit pour un support à imprimer

Format, orientation et résolution

Que ce soit pour le web ou le print, vos supports imprimés doivent avoir une résolution adaptée pour obtenir un rendu net.

La résolution de votre support à imprimer

Pour l’impression de formats standards, on utilise généralement une résolution en 300 DPI (« Dots per inch »en anglais, qui se traduit par « Points par pouce »). Cela vaut pour le document en lui-même, mais aussi les images que vous pourriez y intégrer. Veillez à ce qu’elles respectent une résolution suffisante au risque d’apparaître pixelisées à l’impression.

Les photos de banques d’images, ou réalisées par un.e professionnel.le seront de qualité suffisante. Mais vous n’êtes pas sûr.e de vous, certains outils permettent de vérifier la qualité d’une image voire de la corriger pour qu’elle soit compatible avec l’impression.

En revanche, pour les supports imprimés grands, voire très grands formats (ex : une affiche dans le métro), une résolution de 150 DPI suffira car ils seront vus – et lus – de loin.

Le format et la taille du support

Il s’agit de choisir le format le plus adapté pour votre création. Encore une fois, ce support sera peut-être manipulé (ex : brochure, carton d’invitation), ou installé à un endroit judicieux (kakémono, affiche) et doit se voir et se lire.

Le contenu sera également important pour déterminer le format le plus judicieux pour votre création et sa taille. Faites attention à ne pas surcharger votre support, avec trop de petits textes sur une surface limitée ou des images en trop petite dimension pour en voir les détails.

Étudiez différentes options pour faire en sorte que votre support puisse être utilisé correctement et ainsi avoir une vraie plue-value pour votre activité.

L'orientation des pages et de votre contenu

Enfin, attention à vérifier l’orientation de votre document pour y placer le contenu correctement, et dans le bon sens.

Il est facile de s’emmêler les pinceaux dans la disposition d’un dépliant 3 volets par exemple. Car en effet, vous allez le concevoir comme un recto et un verso, puis il sera plié après impression. De la même façon, il existe différentes façons de plier un support (accordéon, roulage) qui peuvent changer la disposition du contenu sur les deux faces.

N’hésitez pas à plier vous même un papier brouillon pour vous rendre compte du support plié et savoir où placer vos contenus. De nombreux imprimeurs proposent aussi des gabarits pour les supports standards, mais vous devez pouvoir les ouvrir et les modifier sur un logiciel comme Adobe InDesign ou Illustrator. 

Couleurs, polices, papier

J’en avais parlé plus en détails dans cet article : la gestion de la couleur est différente entre des supports web et des supports imprimés. Pour éviter les surprises, vérifiez bien d’utiliser le bon format colorimétrique !

Application des couleurs

Chaque teinte de couleur possède un code équivalent à son usage web (RVB) ou print (CMJN). Ces codes permettent de minimiser la différence perçue entre une couleur visible à l’écran et sur papier. En effet, un écran peut recréer beaucoup plus de teintes qu’une imprimante, et celles-ci vont apparaître plus lumineuses et vives que sur un papier qui va atténuer certaines teintes.

Pour en savoir plus, lisez cet article du blog sur la création d’une palette de couleurs.

Si vous avez fait appel à un.e graphiste pour créer votre identité visuelle, vous disposez déjà des différents codes couleurs de votre univers. Sinon, des sites comme Adobe Color Chrome ou Coolors peuvent vous donner les différentes correspondances.

Il est donc important, avant de commencer à créer votre support, de vérifier que vous utilisez bien les codes colorimétriques CMJN de vos teintes.

Opacité des couleurs à l'impression

Faites également attention aux effets de transparence que vous pouvez appliquer sur votre support. Ils peuvent en effet créer des résultats inattendus lors de l’impression en générant un mélange de couches de couleurs hasardeux. 

Par exemple, si vous appliquez un pourcentage d’opacité trop faible sur une couleur déjà claire ou peu saturée, il y a des chances qu’elle ne se voit pas du tout une fois le support imprimé. Ne descendez pas au-delà de 15% de transparence. Sinon, une bonne astuce consiste à ne pas utiliser l’effet de transparence pour rendre une teinte plus légère, mais d’utiliser directement sa nuance plus claire. Encore une fois, vous pouvez obtenir un dégradé de nuances de vos couleurs grâce à un générateur gratuit.

Dégradés de couleurs

Enfin, puisque je mentionne les dégradés : attention à ne pas en abuser sur vos supports imprimés. Notamment si vous n’êtes pas sûr.e de vos choix de couleurs, et que vous n’avez pas l’habitude de créer des supports imprimés. L’impression gère parfois mal les dégradés, notamment s’ils ont plus de 2 couleurs. Vous pourrez voir des bandes ou des zones de couleurs grises à la fonction des couleurs dégradées, ce qui est peu esthétique.

Pour un dégradé fluide, limitez-vous à deux couleurs, si possible proches sur le cercle chromatique, ou bien des tons secondaires.

Le choix de vos polices d'écriture

Il faut porter une attention particulière à vos polices d’écriture lors de la création de vos supports imprimés.

Il faut en effet que ces derniers soient lisibles, et parfois de loin. Il faut donc choisir des typographies et des styles de polices adaptés.

  • Est-ce un support que l’on va pouvoir prendre dans les mains, et lire attentivement ?
  • S’agit-il d’un support évènementiel ou d’une signalétique, qui permettra qu’on vous repère facilement ? 

Astuce rudimentaire mais efficace : mettez votre création en affichage 100% et prenez du recul par rapport à votre écran. Vous verrez rapidement si certains titres ou contenus sont trop petits ou serrés, mal positionnés, etc.

Enfin, avant d’envoyer un support à l’impression, vérifiez que vos polices sont incorporées au document. Car votre imprimeur ne la possède peut-être pas, et elle sera donc automatiquement remplacée par une police générique.

  • Sur Adobe PDF, une simple manipulation vous permet de faire cette vérification :  Fichier / Propriétés / Polices.

Mais comme il vaut mieux ne pas prendre de risque, vous pouvez vectoriser vos polices avant exportation de votre fichier en PDF. Attention cependant, chaque caractère étant transformé en un tracé individuel, votre texte ne peut plus être édité. Donc faites-en une copie non vectorisée si vous avez besoin de faire des corrections.

Papier et grammage

Votre support imprimé doit avoir un choix de papier adapté à son format, et son contenu.

Le grammage doit également être suffisant pour empêcher une trop grande transparence entre un recto et un verso de page, au risque de gêner la lisibilité.

Pensez enfin à l’usage de ce support print. Sera-t-il utilisé de nombreuses fois, mis entre différentes mains ?

Pour vous donner une petite idée des grammages possibles :

  • Sur une imprimante de bureau, le papier possède un grammage de 75 / 80 g. 
  • De 120 à 200 g, on sera sur tout ce qui est flyer, dépliant, une affiche ou un magazine.
  • Au-delà et jusque 300 grammes, ce sera pour des supports plus spécifiques, ou des cartes de visite par exemple, qui doivent résister aux manipulations et être suffisamment rigide pour se glisser dans un porte-feuille.

La création de vos supports imprimés comporte quelques subtilités pour garantir leur qualité. C’est pourquoi il vaut mieux, si vous n’êtes pas sûr.e de vous ou n’avez pas les logiciels adaptés, faire appel à un professionnel pour vous aider.

Si vous le faites vous-mêmes, vous pouvez aussi poser des questions à votre imprimeur et lui demander conseil pour le choix du meilleur format, ou type de papier par exemple.

Surtout, demandez un BAT (bon à tirer) avant de valider l’impression de vos supports en exemplaires multiples. Cela permet de vérifier que vos fichiers soient bien paramétrés et d’avoir un aperçu de leur résultat final.

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